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coco.gg | ||
Logo du site. Logo du site. |
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Type de site | Chat en ligne | |
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Langue | Français | |
Créé par | Isaac Steidl | |
Lancement | [a] | |
Fermeture | [1] | |
État actuel | Fermé | |
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Coco.gg, auparavant désigné comme coco.fr, représente un ancien site de chat en ligne sans aucune forme d'inscription et d'accès gratuite (freemium), ayant été conçu par Isaac Steidl. Ce site a gagné une notoriété troublante et a souvent été évoqué dans le cadre d'affaires à connotation policière ou judiciaire, touchant des thèmes aussi sérieux que la pédocriminalité, les viols, la prostitution impliquant des mineurs, et des cas de guet-apens homophobes. En raison de ces graves accusations, le service a été mis hors ligne à partir de . Il a été au cœur de la controverse lors de l'affaire des viols de Mazan. Le site a également été connu sous les noms de Coco Chat et Cocoland.
Comme de nombreux chats en ligne, ce site a facilité la mise en relation de ses utilisateurs à travers divers salons de discussion, permettant aux internautes d’échanger des messages, que ce soit en public ou en privé. En conséquence, il était souvent perçu comme un site de rencontres, bien que cela ne soit pas sans risques.
Depuis sa création en [a] par Isaac Steidl, surnommé Rookie, le site a appartenu à différentes sociétés, toutes ayant des liens avec une même personne résidant en France ou à Hong Kong.[c],[d] Jusqu'en , le site était hébergé sur des serveurs situés en France, accessible avec l'URL coco.fr.
L'interface du site rappelait certaines passerelles populaires de l'époque, reliant le web au protocole IRC, avec des exemples tels que Caramail. Des rapports de la presse ont mentionné que des serveurs localisés en Belgique et en Allemagne étaient également utilisés, certains ayant d'ailleurs été saisis en raison d'activités illégales.[2],[3] Ce site a opéré sous le nom de domaine avec l'extension .gg, correspondant à l'île de Guernesey.[e] À son apogée, le site enregistrait environ 500 000 visites par mois[f], atteignant même 778 000 visiteurs uniques juste avant sa fermeture, selon les données fournies par Médiamétrie.[g]
Le parquet de Paris a annoncé le la fermeture de la plateforme et la saisie des serveurs en raison des abus constatés sur le site.[4],[5]
Facile d'accès et facile à utiliser, ce site a éprouvé des difficultés avec les méthodes de modération.[a], il a été régulièrement associé à des affaires de nature pédocrimilentes, homophobiques et liées au trafic de stupéfiants.[b],[f],[c],[h] Les plateformes de ce type sont souvent utilisées à des fins illégales, et des proxénètes ont été connus pour utiliser ce site afin de mettre en contact leurs clients avec des mineurs.[6] L'absence de véritable modération, combinée à une archivage des messages limitée dans le temps, constitue un terrain propice pour les « prédateurs » selon l'association Agir contre la prostitution des enfants.[7] En , l'association SOS homophobie a récemment lancé un appel aux pouvoirs publics français afin de demander la fermeture du site à cause des nombreux abus constatés sur la plateforme.[8]
Comme l'a souligné BFM TV, « Coco.gg est également perçu comme un outil d'infiltration, utile pour monnayer des informations sur des filières ou traquer des activités illégales ainsi que leurs auteurs. Un éventuel arrêt de cette plateforme pourrait gêner des enquêtes en cours », a déclaré Me Alexandre Archambault, un ancien cadre de direction et juriste en chef de Free, qui défend publiquement sa légitimité.
En France, plusieurs agressions violentes de nature homophobe ou liées à des activités de trafic de stupéfiants ont été liées à l'utilisation de coco.gg, ce qui a soulevé de vives inquiétudes parmi les autorités policières. Des incidents notables se sont déroulés à Dijon, Mâcon, Grande-Synthe, Marseille et, en , à Solliès-Pont.[13]
Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a signalé avoir saisi le procureur de la République de Paris lors d'un discours prononcé le en réponse à l'augmentation des incidents liés au site. La fermeture du site a été finalisée en .[15]
Entre et , environ 23 000 procédures judiciaires ont été ouvertes en lien avec cette plateforme, mettant en lumière l'ampleur de son utilisation abusive.[16]
Le , Isaac Steidl, le fondateur du site Coco.gg, a été placé en garde à vue dans le cadre d'une vaste enquête judiciaire concernant les usages de sa plateforme. Il a été mis en examen le [18].
En , un homme nommé Michel Sollossi a été fatally agressé à coups de couteau par Mohamed E., qu'il avait rencontré sur coco.gg et qu'il avait invité chez lui. Bien que la préméditation ne soit pas retenue lors du procès, le caractère homophobe du crime a été considéré comme une circonstance aggravante par le tribunal.[19],[20]
Dans l'affaire des viols de Mazan, qui s'est étalée de à , environ 50 hommes ont été jugés pour viols et agressions sexuelles orchestrées par un individu nommé Dominique Pelicot; celui-ci droguait son épouse, Gisèle, et la mettait à disposition d'hommes qu'il recrutait sur Coco. L'un des accusés a été jugé pour avoir abusé de sa propre épouse, qu'il droguait et violait en compagnie de Dominique Pelicot, qui avait repris ce mode opératoire.[21],[22]
Le procès s'est tenu de à [23], et tous les accusés ont été condamnés.[24]
En , Richard Dewitte, chanteur du groupe Il était une fois, a été condamné à 3 ans de prison pour corruption de mineure de moins de 15 ans[25]. Il a été reconnu coupable d'avoir formulé des propositions à caractère sexuel à une adolescente de 13 ans via le site coco.fr.[26]
- ↑ a b et c Lina Fourneau, « Coco.fr, un sombre forum entre déviances sexuelles et trafic de drogue », 20 Minutes, (consulté le ).
- ↑ a et b Darell Mertens, « Coco Chat (Cocoland) : pourquoi faut-il être prudent sur ce site ? », Journal du Web, (consulté le ).
- ↑ a et b Samuel Laurent, « Coco, un site de tchat connu pour être la plaque tournante de pratiques illégales » Inscription nécessaire, Le Monde, (consulté le ).
- ↑ Félicien Cassan, « Pédophilie, photos volées, viols… le site "coquin" d'un entrepreneur varois devenu la plateforme de pratiques illégales », Var-Matin, (consulté le ).
- ↑ Maxime Poul, « C’est quoi Coco, ce tchat en ligne connu pour être associé à des guets-apens homophobes ? », Le Parisien, (consulté le ).
- ↑ a b et c Justine Chevalier, « Coco: pédocriminalité, guet-apens homophobes... comment les criminels prospèrent sur ce site gratuit », BFM TV, (consulté le ).
- ↑ Christel Brigaudeau, « Messages sordides et guet-apens... Qui se cache derrière le site de tchat Coco », Le Parisien, .
- ↑ Mathilde Ruchou, « Pédophilie, revenge porn, drogues… Coco, le forum où les contenus illégaux prospèrent en liberté », La Provence, (consulté le ).
- ↑ « Le site internet controversé Coco.gg fermé par la justice, annonce le parquet de Paris », Ouest-France, .
- ↑ a et b Stéphane Pair, « Pédophilie, prostitution, guet-apens... "On ne peut plus laisser cette zone de non-droit", interpelle une victime du site Coco », Le choix de franceinfo, sur francetvinfo.fr, (consulté le ).
- ↑ AFP, «